Quand on regarde quelqu’un d’habitué, la pratique d’une activité nautique semble facile. C’est comme si tout se faisait naturellement. C’est à la fois rassurant et angoissant quand on se dit qu’éventuellement, ce sera à nous de poser le pied sur la planche… C’était un magnifique samedi après-midi ensoleillé. Le Richelieu était à 82°C. Le moment était parfait pour qu’André et Michèle m’apprennent à sortir de l’eau et à glisser sur la vague, mais mon corps tout entier tremblait de peur devant ce nouveau défi à relever.

« Là, je te le dis tout de suite André : je VEUX le faire, mais ça ne me tente pas. » La table était mise! Mais mon commentaire n’a pas pour autant décontenancé les maîtres des eaux. Si j’étais là, après tout, c’était pour essayer le wakesurf… à mon rythme. À tout le moins, je souhaitais réussir à me sortir de l’eau. C’est que, paraît-il, cette étape primordiale ne figure pas dans le top 5 des plus faciles à réaliser. Qu’à cela ne tienne, j’étais prête (et fermement décidée) à défier la puissance marine. Et c’est moi qui allais gagner!

Lentement mais sûrement

D’abord, puisque l’eau n’est pas mon élément de prédilection, je devais apprivoiser l’environnement. C’est donc assise sur la plate-forme, derrière le bateau, que la désensibilisation a débuté. Ensuite, à regarder barboter calmement ma grande amie Michèle et mon fils (qui lui, s’exécutait avec un peu plus d’« émotion »!), une fois munie de ma veste de flottaison, je me suis sentie capable de me jeter à l’eau. Étonnamment, j’étais à l’aise. Est-ce que je commencerais à vaincre ma peur de l’eau?

« André, Mimi, c’est l’heure; je suis prête! ». On installe donc la corde par laquelle je serai tractée… enfin, peut-être éventuellement. André m’apprend la gestion de la corde et Michèle m’explique comment installer mes pieds sur la planche : « Il faut les poser un peu plus bas, non pas au centre. La planche va descendre automatiquement pour être sous tes pieds, quand le bateau va accélérer. Ils seront alors au centre. » Elle me dit aussi que le mouvement à faire, pour se relever, ressemble à un mouvement de « squat ». Parfait, ça, je sais le faire. 1-2-3 GO, je me lance!

Val en préparation

Ce n’est pas très long, ni très concluant comme 1er essai. Je prends un méga bouillon : ma tête est aspirée sous l’eau puisque j’ai tardé à lâcher la corde. Malgré le lavage nasal subi, je veux recommencer. La 2e tentative n’est absolument pas plus fructueuse. Tout comme la 3e d’ailleurs. Le résultat demeure le même : j’avale des rasades à chaque fois, en tombant inévitablement dans le Richelieu.

 

La pointe de l’icebergVal wakesurf debout

Par contre, il se passe quelque chose au 4e effort : « Tu serais sortie de l’eau si j’avais continué à accélérer! Mais je voulais que tu sentes le feeling », me lance André. OK, je sens que je peux le faire. Le 5e départ est le bon : je réussi à sortir de l’eau! Je retombe aussitôt, mais… j’ai réussi à me lever et j’en suis très fière. La 6e fois me fait dire que je pourrai peut-être surfer sur une vague avant la fin de la journée : je tiens debout presque… 2 secondes! Mais je me rends compte que j’ai transféré trop de poids vers l’arrière. La planche bascule et j’embrasse encore l’eau à pleine bouche.

Outch! Mais ça fait mal, là, sur l’arcade sourcilière. J’ai le haut du visage tout engourdi… « Oh, Val, tu t’es fendu le front, tu saignes. C’est terminé, tu sors de l’eau tout de suite! » m’ordonne mon conjoint. Encore un peu sonnée, mes 1ers mots font rigoler tout le monde. Je leur dis que ce n’est pas grave de saigner, puisqu’il n’y a pas de requin dans cette rivière. Je dis des niaiseries : c’est bon signe, je vais bien! L’essai sportif prend fin à ce moment, puisque vraisemblablement, j’ai besoin d’un petit point de rapprochement.

Mimi et Val icepack

La blessure est plus profonde que je croyais. Je n’aurai donc pas pu m’amuser sur la vague du bateau, spécialement conçu pour le wakeboard. Ce sera pour une prochaine fois! Mais je surf sur ma belle réussite tout le reste de la journée. Et tout le monde s’esclaffe encore de mes histoires de requin, au moment d’engloutir une bonne pointe de pizza dans le bateau, sur une table de fortune faite d’une planche de wakeboard renversée, alors que nous sommes amarrés au quai de Beloeil. Cette journée restera gravée longtemps dans nos mémoires… et aussi juste au-dessus de mon sourcil gauche!

Selfie avec planche qui attaque

Valérie-Énergie!