Je suis tellement compétitive envers moi-même… Tortue de course inassumée, je voudrais dont aller plus vite. Surtout dans les courses chronométrées. Mais j’ai énormément de difficulté à gérer ce stress d’avant course. Nœud dans l’estomac, difficulté à gérer l’attente, angoisse de performance, et j’en passe. C’était à ce point que j’avais décidé de ne plus faire de course officielle. J’ai bien tenté par tous les moyens de faire descendre le niveau d’adrénaline. C’est bon, cette dose d’hormone dans le corps. Mais encore faut-il savoir comment la canaliser. Dans mon cas, rien n’y faisait. J’étais tellement nerveuse, je voulais tellement à tout prix performer que, à la fin d’une course TRÈS significative pour moi, je me suis claquée une crise d’angoisse. B-R-A-V-O… J’étais, cette fois-là, épuisée aussi bien moralement que physiquement. Jamais je n’avais entendu parler d’un coureur à qui c’était arrivé. Et bien à moi, oui!
Mais voilà que j’ai pu découvrir un principe fort agréable et très aidant pour ma problématique. Les «courses virtuelles»! Bin oui mais qu’est-cé ça? Tu fais semblant de courir dans ta tête pis tu gagnes une médaille? Pour un cerveau hyperactif comme le mien, ça pourrait aller comme principe, mais ce n’est pas ça du tout! Une course virtuelle, ça se fait à une date précise, avec un dossard officiel et une médaille toute aussi officielle. Par contre, tu la fais où tu veux, sur le circuit que tu veux, quand tu veux dans la journée et avec qui tu veux. Seule, ou en organisant un petit groupe de coureur. Wow! Belle façon pour moi d’apprivoiser mon stress.
C’est ainsi que le 7 mai dernier, j’ai couru les 7000 mètres réglementaires au nom des 7000 maladies orphelines répertoriées officiellement. «Courir avec les zèbres», c’est une fondation pour aider, entre autres, le petit Simon atteint d’une maladie rare : le syndrome de Soto. Leur course virtuelle est une initiative originale pour faire connaître des maladies quasi inconnues, pour lesquelles aucun traitement n’est offert pour les enrayer totalement. C’est ainsi que de mon côté, chacun de mes pas ont représentés le «Pemphigus vulgaire» : une maladie de peau affreuse et, semble-t-il, assez douloureuse. J’ai donc pu courir sans difficulté de gestion d’angoisse et de performance et le reste, et le reste, et le reste… J’avais bien un petit pincement au ventre avant de partir, mais rien comparativement à ce que j’ai déjà tenté de dompter.
Je suis donc partie avec une amie, toute aussi tortue de course que moi, avec qui j’ai beaucoup de plaisir à papoter. Jacasser en courant? Impossible dans une course officielle : je garde mon énergie pour me propulser. Mélanie m’a donc aidé à défaire ce pattern plate que moi seule me suis imposé. On a couru pour le plaisir, sachant très bien que ni l’une ni l’autre ne serions jamais dans le peloton de tête, dans aucune course. J’ai ACCEPTÉ de courir pour le «fun» et de laisser tomber la maudite performance. Ahhhhhhh! Soulagement!
Ne plus faire de course officielle était une façon de m’aider à faire descendre mon cortisol sanguin. Mais cette idée me peinait beaucoup. Comment ça se fait que je n’arrive absolument pas à gérer mes hormones? Cette première course officielle-virtuelle m’a fait beaucoup de bien. Physiquement et moralement. Aucun épuisement en bout de piste! C’est aussi aidant comme principe, avec des vies bien remplies comme celles que nous connaissons aujourd’hui : souplesse d’heure de départ, choix de trajet, options d’organisation. Je compte bien recommencer l’expérience éventuellement. Je me dis que tout ça est une étape pour m’aider à guérir mon problème de gestion de stress. Je sais bien qu’un jour, je serai prête à retourner en piste sur une course officielle. Chaque chose en son temps. En attendant, il faut accepter nos limites et trouver les moyens de les travailler, afin de les affronter, mais dans la douceur et l’acceptation. Bravo à moi, merci au petit Simon!!!
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