J’ai une nature un peu punk. D’ailleurs, au moment d’écrire ces quelques lignes, un magnifique petit fond sonore angélique lèche mes oreilles. En effet, c’est sur du Rammstein que mes tympans absorbent mélodieusement chaque note. Alors vous croirez bien que le yoga… Non merci pour moi! Étant en perpétuel mouvement, il n’y a rien comme le mouvement pour me calmer. Ma mère disait toujours que la chaleur devait être combattue par la chaleur: pareil pour la mouvance!
Le yoga… Ça ne bouge pas, ça ne fait pas sortir le méchant. S’entraîner, c’est fait pour ça, non? Il faut suer, pousser, tirer, grimper, frapper, crier même parfois! Y’a rien de tout ça dans le yoga. J’adore le gym, la course et les DVD de P90X. Mais je ne fais jamais celui de yoga. À quoi bon, je n’aime pas ça. Je ne l’ai jamais essayé. Mais je n’aime pas ça, je le sais. Non vraiment, ce n’est pas pour moi.
Pourtant, je suis curieuse. Et oui; je suis un être plein de contradictions! En vérité, on m’a dit que le yoga pourrait m’aider à la course. Tant qu’à avoir fait tout ce chemin et tant d’essais (parfois insolites!) pour améliorer ma course, je devrais peut-être l’essayer? Si l’occasion se présente, je verrai. Mais… Ça ne me fera certainement pas le travail. C’est lent le yoga, on lève la patte, on plie la hanche… Pas de quoi fouetter un chat!
On organise des cours de yoga dans mon entreprise, sur l’heure du dîner. Coup du hasard? Une occasion de plus de sortir de ma maudite chaise que je me dis… Je fais le grand saut (sans mauvais jeu de mots avec la lenteur du yoga!) et je m’inscris.
J’arrive préparée: toute de mou vêtue, j’installe mon tapis, j’enlève mes bas (oh, pratique quand même, pas besoin de grand chose…) et j’attends. J’observe le drôle de phénomène qui semble être l’enseignante. Elle a le look « yogi », mais pas de bas blancs dans ses sandales, l’honneur est sauf! Elle parle de connexion avec la terre, d’enracinement, d’esprit libre, de respiration… Pas le temps pour ces niaiseries; quand est-ce qu’on sue?
Inspire, expire, inspire, expire… Mes épaules descendent, mes orteils se détendent (on peut être stressé des orteils?). On bouge, on enchaîne les positions: position de base (j’ai déjà fait ça moi… C’est du yoga ça?) chien tête en bas (hey, on fait ça dans Insanity!), »the runner stretch »(ah! c’est tendu dans le coin!), le prieur (hey, on fait ça dans P90X!). Je suis très auditive, je suis facilement les commandements de l’enseignante. C’est le fun! Je suis bonne finalement? Quoi? C’est quoi le prochain exercice? Ça sonne comme « shavassana ». C’est quoi ça? Hein? Une détente? C’est la fin? Déjà?
Les filles m’attendent à la sortie… « Tu disais ne jamais avoir fait de yoga, tu es menteuse ou douée! » Ah, c’est vrai, nous étions plusieurs dans la salle. Je n’ai pas porté attention pendant le cours. Quoi, c’est pour demain le bilan? Merde c’est vrai, je n’y ai pas pensé durant la dernière heure… Douée, vous dîtes douée, moi? Je connaissais tous les mouvements en fait, ça ne compte pas! Et, oh, une minute. Si je connaissais tous les mouvements, c’est donc dire que j’avais déjà fait du yoga? Ça signifie que même dans mon P90X adoré on fait du yoga? Mais personne ne le dit dans le DVD? Quoi que… Étirements, respiration… Ce sont quand même des mots qui accompagnent souvent les entraînements. Bon, alors ça veut dire que je faisais du yoga sans le savoir? Et dire que je disais détester ça.
L’excessive radicale en moi vient d’en prendre encore une fois plein les dents. Un mot. J’ai été bernée par un mot: yoga. Comme quoi le fait d’ouvrir ses horizons s’applique dans toutes sortes de situations. Même à l’entraînement. Du yoga, ça s’insère un peu partout, au rythme, au moment et à l’intensité qu’on souhaite. Finalement, j’aime ça le yoga. Je continue ma routine du mardi midi… Même si les cours sont terminés depuis belle lurette! Ouep! J’aime ça le yoga!
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