Accepter. Il y a des jours, comme aujourd’hui, où je n’accepte rien. J’ai l’impression de subir et j’enrage. Accepter de ne pas courir aussi vite qu’on le voudrait, se résigner à ne soulever que trop peu sur la «trapbar», admettre que le dernier «set» est intense, concéder la victoire au «prowler-push» plutôt qu’à soi-même… Accepter ce que nous sommes, travailler nos faiblesses, persévérer… Mais que c’est frustrant quand on n’arrive pas à faire ce qu’on voudrait vraiment, et j’ajouterais MAINTENANT! Lorsque l’ange de la patience est passé, j’étais certainement trop étourdie par douze autres activités. Assurément, je l’ai manqué. Je déteste attendre et tenter de digérer l’indigeste phrase du «petit train va loin». Moi, je veux que mon train roule à pleine vapeur donc vite, loin et MAINTENANT!

Force est d’admettre que cette dernière affirmation, bien que rigolote, ne peut absolument pas représenter la réalité. Elle n’est que le démon de ma passion, le côté farfelu de mes ambitions. Pour performer, il faut savoir écouter les conseils des «Grands». Dans certains domaines, je suis la Reine de l’écoute, avec un grand «R». Mais à l’entraînement, je refuse de me soumettre et de m’astreindre à une routine éreintante qui finira peut-être, éventuellement, par payer. Je suis bien capable de réussir seule!

Non. Impossible.

J’ai choisi, entre autre, la course à pied. C’est pourtant pas compliqué, y’a pas trente boutons, y’en a que deux, là, à lacer. Les enfants courent naturellement. L’humain court naturellement. Pourquoi devrais-je consulter les experts?

Pour progresser, pardi!

Quand une activité n’est pas notre force (quand le cheveu court, on les voudrait long!), mais qu’on souhaite tout de même la pratiquer, le mieux semble d’accepter et de se retourner vers les professionnels, afin de s’approprier un peu plus les bases, les rudiments. Mieux vaut essayer de comprendre pour progresser, ne serait-ce que très timidement, en tentant de marcher dans des pas savants. Mais leur charabia, à ses grands maîtres, est parfois lourd sur l’estomac; difficile de s’y retrouver, sans nager dans une mer de commentaires et d’opinions parfois tout à fait contraires.

N’y tenant plus et ayant enfin avalé que nous manquions de connaissances, il y a quelques temps, c’est exactement ce que nous avons fait, mon amie folle toujours partante pour une nouvelle expérience (bonjour Lylie!) et moi. Nous sommes allées consulter de grands érudits à un Sommet sur l’activité physique, l’alimentation… Armées de notre grande naïveté et assoiffées de nouvelles expériences, nous étions certaines d’y trouver notre compte et d’en ressortir enrichies de réponses. Ce fût le cas! Plusieurs conférenciers ont défilé sur la scène, livrant leurs connaissances à grands coups de démonstrations, de comparaisons et d’explications. Certaines nous ont laissé on ne peut plus pantoises. C’est alors parfois la bouche bien ouverte, subissant gracieusement la loi de la gravité, en proie à s’écraser sur nos genoux, que nous étions totalement ébahies. Pourtant, à d’autres moments, c’est sur le bout de nos chaises que nous partagions de grands «hummm…» réflexifs.

On nous parle, entre autres, d’un vieux principe, duquel on peut tout de même encore tirer profit: 3 types de corps: ectomorphe (grand, mince, rapide), endomorphe (petit, trapu, très fort) et mésomorphe (un mélange presque parfait qui peut réussir pratiquement n’importe quoi). Évidemment, c’est comme les miettes, ça se multiplie, ça s’additionne. Je comprends alors que je suis un mélange d’endomorphe et de mésomorphe. La vitesse n’est pas et ne sera jamais mon truc! Héritage endomorphique exige… J’arrive pourtant à courir (merci mésomorphie) mais jamais aussi rapidement que je le souhaiterais. Ah voilà; c’est donc pour ça que j’enrage, que j’ai l’impression de trottiner, mais jamais de courir! Que c’est rassurant de comprendre les fondements et le pourquoi. Maintenant, qu’est-ce qu’on fait avec ça? C’est que… je veux courir moi!

Tenter d’appliquer les principes issus de la communauté des grands chercheurs à notre réalité, même lorsqu’on en connait un peu plus sur soi, ne s’exécute pas comme par magie et encore moins en criant « cours lapin ». De ces grands fondements, plusieurs s’appliquent à ma condition (évidemment!). Mais il m’a fallu beaucoup de temps pour savoir comment les utiliser et ce, à bon escient.

Assortis de liens (de différents azimuts) pour aller plus loin, si pour vous, digérer le «tout sauf ignare» se fait bien, voici donc ma nomenclature des « dix comment« , sortis des dires des grands! Peut-être y trouverez-vous des trucs pour vous en faciliter l’assimilation:

10- Oui, j’ai besoin d’une période d’échauffement. Dans mon cas, elle est d’un km et mon corps sait à quelle vitesse transiger. Je triche? Je « fouère » 2 km plus loin. https://oppq.qc.ca/articles_blogue/course-a-pied-comment-prevenir-les-blessure/

9- La température maximale de mon corps est atteinte après 3 km. Même pas besoin d’Endomomdo pour me le dire, c’est le moment où je commence à m’essuyer la face…La chaleur restera intense, mais ne grimpera pas plus haut. http://icspacifique.ca/wp-content/pdfs/pp/FR-performance-point-phys-0708-heat.pdf

8- J’ai toujours une couche de moins sur le dos que la moyenne des gens. Je transpire, j’ai chaud! Même en hiver. C’est un fait. Par contre, le « habille-toi comme s’il faisait 10 degrés de plus pour être confortable en courant » fonctionne très bien pour moi. http://trimtl.com/entrainements/courir-dans-le-froid-en-hiver/

7- Je n’ai pas soif tant que je ne commence pas à boire. Si je prends une gorgée, alors jusqu’à la fin, j’aurai besoin d’eau. Je bois parfois le contenu de mes deux gourdes à 15 degrés, alors que d’autres, même à 35 degrés, je ne bois pas une goutte. Je m’écoute et c’est tout. http://www.jogging-course.com/Nutrition-hydratation/hydratation-coureur.html

6- La musique est ma grande alliée. Je suis d’accord avec Nietzsche: « Sans la musique, la vie serait une erreur. » Complice nécessaire et presque sans faille, je rage quand mon iPhone décide de rendre l’âme durant la course. J’ai un répertoire particulier que je vois à renouveler, à améliorer, à parfaire presque chaque semaine. http://www.espaces.ca/categorie/conseils/entrainement/article/1690-musique-la-nouvelle-energie-de-la-course

5- La course est le seul sport qui me permet d’être dans ma bulle. Je suis une maman, j’ai deux enfants. Lacer mes chaussures, enfoncer les écouteurs dans mes oreilles, ouvrir la porte et descendre les marches, sont les premiers signes de la libération mentale à venir. https://www.usherbrooke.ca/reussir-en-sante/habitudes-de-vie/capsules-sante/le-stress-et-lendorphine/

4- Je déteste les intervalles (vous vous souvenez; endomorphe!). Malheureusement, je vais devoir admettre que oui, ça aide! Je réussis maintenant à descendre sous ma barre de temps psychologique de plus en plus souvent, bien que pas longtemps! https://courseapied.ca/2012/06/16/5-avantages-de-lentrainement-par-intervalles/

3- Lorsque mes mains enflent, c’est signe que je suis fatiguée. Ou déshydratée. Ou en période d’allergie. Ou que je respire mal. Ou que je manque de minéraux. Ou que je suis tannée. Ok, celle-là, c’est une énigme et PERSONNE n’arrive à me l’expliquer. Mystère… Il en faut bien un!

2- Quand je sors courir parce que ça me tente, ça va TOUJOURS mieux. Oui, des petits et des grands miracles peuvent se produire. Un moment de « wow » intense se pointe parfois le bout du nez. Pas tout le temps. Pas souvent. Mais quand je choisis de courir, quand je me choisis, j’arrive plus souvent à descendre sous ma barre de temps psychologique… http://www.courir-plus-loin.com/courir-par-plaisir-et-non-pour-maigrir/

1- J’ai toujours du temps pour m’entraîner. Parfois plus, parfois moins, mais c’est une priorité dans ma vie. Je fais des choix en conséquence: j’ai une excellente femme de ménage, lors de ma journée de congé hebdomadaire je suis toujours au gym, je mets beaucoup à profit mes heures de repas au travail… http://issuu.com/10-21-42kmmagazine/docs/102142km-jullet2015/1

Et vous, votre train, à quelle vitesse roule-t-il? Et vos mains, enflent-elles vous aussi? Allez, courez mes lapins!

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