Entrainement stade pendant plongeon 2Un véritable bâton de dynamite, que la talentueuse Lysanne Richard! C’est l’énergie à l’état brut, un volcan bouillonnant bien déterminé à faire sortir de l’ombre son sport si spectaculaire : le plongeon en haut-vol. Le stade olympique semble emboîter le pas également, ayant procédé récemment à l’installation d’une plate-forme spéciale à 17 mètres de hauteur, pour favoriser les entraînements de l’athlète. Comme quoi les Québécois y croient et espèrent eux aussi, que ce seul sport de la FINA ne figurant pas encore aux Olympiques, y sera à Tokyo, en 2020.

Enfant, Lysanne s’est retrouvée inscrite à un cours de plongeon accidentellement, puisque ceux de natation étaient pleins. À la suite de cette expérience, elle n’a jamais voulu suivre aucun cours spécifique de nage: « J’adorais plonger, mais je nageais « en petit chien » pour revenir sur le bord de la piscine. Depuis le temps, mon style s’est grandement amélioré, mais ça me fait toujours sourire quand j’y repense! »

 

Une dépendance positive

P-20161026-00544_HiRes JPEG 24bit RGB
Crédit photo: Red Bull content pool

Lorsqu’on lui demande si elle a peur, si le fait de se lancer dans le vide du haut d’une falaise (ou d’un pont ou d’un bulding…!) de 22 mètres (l’entraînement étant à 17 mètres, les compétitions sont donc le seul moment où elle peut s’exécuter à 22 mètres) et d’entrer à l’eau à près de 70 km/h, elle répond avec beaucoup de vigueur que OUI, elle a peur. Mais que justement, c’est ce certain effroi qui l’amène à pratiquer son sport de façon sécuritaire.

Ce sentiment qui l’habite à tous les plongeons l’amène par contre à dire que la fierté ressentie après chaque saut, n’en est que plus grande, se transformant même en une certaine forme d’addiction à ce sentiment d’accomplissement. Le fait de se dépasser et d’aller encore plus loin de jour en jour est un peu le leitmotiv de la plongeuse. C’est un thème qui la passionne et qui lui va, avouons-le, à ravir.

 

Le Québec et le Canada peuvent s’enorgueillir et se péter les bretelles tant qu’ils le

P-20161015-00617_HiRes JPEG 24bit RGB
Crédit photo: Red Bull content pool

souhaitent grâce à l’artiste de haut-vol : elle est la seule femme à travers le pays à être invitée aux compétitions officielles. C’est que les exigences sont très élevées pour faire partie de l’élite : « On doit faire minimalement des triples pour participer. Jusqu’à présent, je suis la seule femme à y arriver. Mais avec la plate-forme au stade, ça aidera vraiment d’autres personnes à s’entraîner » lance la joueuse d’équipe par excellence, malgré la solitude implicite de son sport.

 

S’organiser sportivement, se discipliner créativement

Dans un monde idéal, l’entraînement tournerait autour de 5 séances de plongeon par semaine, 2 de musculation et 3 de Pilates. Ajoutez à cela les déplacements du quotidien qui s’effectuent toujours à vélo, question d’y combiner un peu d’entraînement cardiovasculaire.

Il ne faudrait pas non plus négliger la visualisation tous les soirs et les exercices à faire lysanne-richard-abudhabi-2016-1avec ses yeux, pour toujours bien se situer dans l’espace, avoir une excellente vision 3D, un temps de réaction parfait, … Dictés par un spécialiste (qui travaille aussi avec George St-Pierre, démontrant des résultats plus élevés que Lysanne à 1 seul exercice…), ils doivent être effectués quotidiennement.

Mais Lysanne y croit (et nous aussi!). Assez fermement pour faire le choix d’organiser sa vie autour de sa famille et de son sport; impliquant tout de même l’impossibilité de conjuguer le tout avec un travail régulier de 9h à 17h.

La situation au Québec

Cet état de fait n’est pas sans compliquer quelque peu les entraînements de la maman de 3 magnifiques enfants. En effet, avoir accès au bassin de plongeon n’est pas une mince tâche. Il faut également s’assurer qu’un coach soit disponible. L’organisation Olympique mobilisant énormément les précieux entraîneurs (on le comprend bien), ils sont souvent hors du pays. Lysanne gère donc seule toutes ces contraintes du quotidien et conjugue sa vie familiale autour de ces horaires étourdissants.

« Je suis chanceuse, plusieurs personnes m’aident. Je vois des spécialistes; j’ai accès à une nutritionniste, un physiothérapeute…  Ils me donnent vraiment tous un coup de pouce formidable. »

Pleine de reconnaissance, la sportive parle en termes très élogieux de tout ce dont elle peut bénéficier, malgré le fait que sa réalité serait beaucoup plus facile, si son sport était reconnu aux Olympiques : « Ma vie changera du tout au tout lorsque je serai une Olympienne! »

P-20160924-00338_News
Crédit photo: Red Bull content pool

Mais elle l’est déjà, en termes de victoires. Son palmarès personnel affiche fièrement trois 1eres places, trois 2e places et une 3e place! Malgré ces résultats époustouflants, les commanditaires demeurent assez difficiles à trouver. Oui, les compétitions internationales sont propulsées par Red Bull, mais pas automatiquement les athlètes…

 

Malgré tout, toujours positive et très à l’écoute de l’autre, la sportive affirme que, étant tout jeune, c’est en équipe que son sport grandit année après année. Ce sont les athlètes qui définissent les limites d’hier et celles de demain. « Je suis chanceuse parce que tout est vu : du départ à l’arrivé, tout est noté. C’est le fun parce que dans bien d’autres disciplines, un petit mouvement peut passer inaperçu même s’il a demandé des heures de pratique. En haut-vol, c’est impressionnant au départ : on voit tout. »

Finalement, je dois dire que, ayant eu la chance d’assister à un entraînement de Lysanne au stade, avec mon grand sportif de 10 ans, nous sommes restés éblouis et totalement ébahis devant le travail de précision de l’artiste. Le simple son lors de l’entrée à l’eau est perturbant, pour ne pas dire percutant. En espérant que vous pourrez vous aussi l’entendre de façon plus réelle, en direct de Tokyo en 2020!

Valérie-Énergie!

Pour plus de détails, l’inviter à titre de conférencière ou la commanditer: www.lysannerichard.com