« Vous avez oublié vos skis de fond! », « Il vous manque la neige sous les pieds! »… Ces phrases lancées à la blague pour agacer gentiment les adeptes, Any Rouleau, l’éducatrice physique derrière Québec Marche Nordique, les a entendues plus souvent qu’à son tour. C’est que lorsqu’on fait de la marche nordique, le mouvement est vraiment très similaire au ski de fond. Sauf que ce sport peut se pratiquer autant sur la neige… que sur l’asphalte!
Intriguant
C’est fort probablement la curiosité qui fait en sorte que les gens interpellent Any et ses participant(e)s si souvent. Il faut avouer qu’à regarder les bâtons, on peut se questionner sur leur utilité et se demander s’ils offrent vraiment une valeur ajoutée, à une simple marche. Or, c’est justement là que les badauds font fausse route.
La marche nordique n’a presque rien à voir avec la marche traditionnelle, ne serait-ce que le fait de mettre un pied devant l’autre. Encore là, le patron usuel vient se moduler légèrement, pour s’adapter à la nouvelle activité.
Technique
On pourrait penser que de pratiquer ce sport a tout de la facilité naturelle des bipèdes. Détrompez-vous, il existe bel et bien des façons de faire très précises, qui viennent justement qualifier cette pratique, de sportive.
D’abord, le mouvement des bras doit partir de l’épaule, non pas du coude. Il faut aussi coordonner son amplitude avec notre pas. Ensuite, bien que l’ensemble de la pratique soit semblable à celle du ski de fond, le but n’est pas d’aller allonger le membre supérieur très loin devant. On veut garder une petite inclinaison au poignet, de façon à pouvoir déposer « l’accessoire attirant tant les regards » au sol et à l’utiliser pour se propulser vers l’avant. Il faudrait aussi parler de la pression à appliquer sur la dragonne, du moment où vous devez ouvrir les mains et les refermer, des moyens à prendre pour éviter de glisser, …
Bâtons
Il existe une panoplie de bâtons. Parlez-en à Nicole, une participante à nos côtés lors de l’atelier d’initiation, qui semblait un peu découragée de devoir ajouter une 4e paire à sa collection : trekking, ski de fond, ski alpin et maintenant marche nordique! Rassurez-vous tout de suite. Pour commencer, les bâtons vous sont toujours prêtés par la spécialiste en la matière. Vous pouvez donc faire une session (12 semaines) ou vous présenter à la pièce, et remettre à chaque fois entre les mains d’Any, la charge de vous les apporter; même pas besoin d’y penser! Elle se chargera aussi de les ajuster à la hauteur désirée, afin d’avoir l’angle parfait recherché au niveau du coude (légèrement supérieur à 90°).
Ceci dit, vous pourriez aussi vouloir vous procurer votre propre équipement directement auprès de l’experte, étant distributrice officielle au Québec de la marque Nordixx (le secret est dans la dragonne particulièrement intelligente). Mais gardez en tête qu’il est tout à fait possible de commencer avec des bâtons que vous posséderiez déjà, même s’ils ne sont pas spécialement conçus pour cette activité. Any offre plusieurs alternatives pour simplifier le tout, son but étant surtout de faire bouger les gens de toutes les tranches d’âge de façon sécuritaire, pour leur insuffler un peu de toute la vivacité qui l’anime!
Accessible à tous
Pour être parfaitement honnête, je dois avouer que j’avais un peu peur de m’ennuyer. Je me raccrochais au décor toujours agréable dans lequel nous allions nous exercer (sur les Plaines d’Abraham, à Québec) et au magnifique sourire de mon accompagnatrice Michèle, face à l’activité à venir. Mais à aucun moment, je n’ai trouvé le temps long!
Il ne faudrait pas sous-estimer les possibilités d’adaptation qu’offre cet exercice. Bien sûr, je me suis mise à courir pour le plaisir, évidemment que j’ai voulu essayer de sauter, encadrée par mes bâtons. Michèle, une naturelle dans l’âme, marchait à une vitesse vertigineuse et faisait ainsi rapidement grimper ses fréquences cardiaques. Colette préférait apprendre à maîtriser la technique avant de pousser plus loin… Mais au final, nous faisions toutes de la marche nordique.
En forme
Ancienne joggeuse, retraitée pour cause de maux de genoux, Any est tombée amoureuse de ce sport il y a 2 ans. Depuis, elle se consacre à son enseignement. Elle anime plusieurs groupes chaque semaine dans la région de Québec et offre une formation d’instructeur, permettant à des passionnés de plein-air, des entraineurs, des physiothérapeutes de partout au Québec, de faire découvrir la marche nordique dans leur communauté.
La beauté (et le secret!) de ce type de « ski de fond sans ski » réside dans l’activation de plusieurs muscles du corps, en faisant un entraînement très complet. Dos, épaules, abdominaux (oui, oui, assurément!), fessiers, quadriceps… tout est impliqué. Mais pour assurer une optimisation musculaire, Any ajoute aussi religieusement quelques exercices supplémentaires dans son parcours (lunges, squat…), où les bâtons deviennent de superbes points d’appuis, pour éviter une perte d’équilibre. En terminant chaque séance avec de doux étirements, Any s’assure ainsi de compléter merveilleusement bien une « routine santé » plus que parfaite. Le riche bagage de la maître d’œuvre fait en sorte qu’elle sait accompagner et corriger adéquatement tous les individus, même au sein d’un groupe.
Sachez également que l’hiver, la polyvalente et très accueillante entraîneuse (j’ai vérifié l’appellation auprès de l’Office Québécois de la langue française) ajoute la raquette à ses bâtons, pour offrir encore plus de variété à vos efforts. Curiosité piquée? Il vous suffit de communiquer avec Any pour prendre part à sa prochaine randonnée d’initiation.
Valérie-Énergie!
Pour tous les détails : www.quebecmarchenordique.ca
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