Il fallait y penser, tout de même… Glisser de denses morceaux de styromousse sous une3petitesfonddugymnasenawatobi planche de merisier russe, pour ensuite se servir de ce mystérieux appareillage en tant que trampoline. Et comme si ce n’était pas déjà assez inusité, l’inventeur du Nawatobi a poussé l’audace jusqu’à monter sur sa nouvelle bricole… avec une corde à sauter! Mais quel genre de personne a bien pu avoir cette idée, pour le moins surprenante?

Je voudrais bien le rencontrer ce créateur, aux allures certainement très originales. On aime les gens qui pensent un peu autrement! Surtout lorsqu’ils nous offrent la possibilité de travailler dans le rire, jusqu’à un niveau compétitif si on le souhaite. Le seul hic est que ce sport puise ses origines au Japon. Alors si vous êtes du genre curieux, il vous faudra prévoir plus d’un weekend pour aller à la rencontre de Masahide Ota, le père du Nawatobi. Je vous suggère donc de voyager plus léger et de vous rendre à Upton, pour rencontrer un club dynamique, rempli d’électricité toute sauf statique!

Un Club qui perdure

Si, la plupart du temps, cette discipline est adoptée par des jeunes filles âgées entre 8 et 12 ans, à Upton, on a pensé les choses autrement. Pourquoi? Parce qu’après l’école primaire, elles faisaient comment, les jeunes férues de ce sport, pour continuer à s’y entraîner? Claude Paquette, Louise Caron et Pierrette Cournoyer ont mis sur pied un club civil, pour ainsi permettre à toutes les Marilou, Annabelle et Alyssia de ce monde, de poursuivre leur fabuleux travail. Et c’est tant mieux parce qu’en fait, ces 3 mordues de Nawatobi sont championnes Canadiennes! Elles ont d’ailleurs pu se rendre au Japon cet été, grâce à un programme d’échange. Et si elles peuvent y avoir eu accès, c’est justement à cause de leur sport; n’est-ce pas absolument merveilleux?

C’est qu’elles sont désormais « Grand maître », pour emprunter le vocabulaire spécifique à leur art. Ceci signifie qu’elles arrivent à réaliser des routines valant plus de 1000 points. À titre comparatif, afin d’en comprendre toute l’ampleur, sachez que j’ai mis 90 minutes à maîtriser 3 mouvements de base et à en enchaîner 2, pour réaliser un semblant de chorégraphie (par devant… et par derrière), valant un maigre 3 points! Disons que la séquence placée sur le lutrin devant moi, outil utilisé pour y glisser son cahier de notes, ne comportait pas autant de lettres les unes à la suite des autres, que les leurs.

S, K, J et autres figures lettrées

Il faut d’abord assimiler le mode de fonctionnement du Nawatobi. Ainsi, « J » est un sautValérie et Yvonne simple, le « S » demande à ce qu’on passe la corde sur les côtés, pour réussir son « K », il faut sauter les bras croisés … Yvonne Gauvin met toute la patience du monde à m’enseigner les bases de son sport vraiment intriguant, quand on le voit pour la 1ere fois. Elle est très inspirante à regarder s’amuser sur les planches qui rebondissent allègrement. Elle mentionne approcher les 70 ans et toujours adorer ce sport de rebonds : « Ce qui est bien et qui rend ce sport accessible à tous, c’est qu’il est vraiment doux pour les genoux et le dos. », me confie celle qui souhaite réaliser un marathon dans 2 ans… Rien que ça!

L’expérience

Le premier saut sur le « tremplin de bois » impressionne et déstabilise quelque peu. Il faut aussi s’habituer à coordonner le mouvement du saut avec celui de la rotation de la Valérie saute concentrée nawatobicorde. Mais on y prend vite goût! Si certaines figures peuvent s’assimiler assez facilement, d’autres donnent plus de fil à retordre. Et il faut penser que tout ce qui se fait à droite, s’exécute aussi à gauche et que tous les sauts par devant, s’effectuent également par derrière. C’est là une des grandes difficultés… Le cerveau travaille fort pour organiser toutes les opérations à faire; ce doit être la raison principale expliquant qu’au terme des 90 minutes d’exercice, j’étais littéralement détrempée.

La fin des cours est toujours réservée à une épreuve de vitesse. C’est comme si on devait courir sur place, dans la corde à sauter. Pour y arriver, on doit harmoniser ses pieds autant que ses mains et avoir une concentration exemplaire, presqu’équivalente à celle d’un moine bouddhiste. J’exagère à peine… Lorsque Marilou s’exécute, on entend littéralement la corde siffler tellement elle est agile et rapide.

Oser

Vous l’aurez saisi, j’étais la seule participante âgée de presque 40 ans, au beau milieu de jeunes filles entre 8 et 18 ans. Et c’est bien dommage! Je suis certaine que plusieursValérie saute côté nawatobi mamans auraient énormément de plaisir à accompagner leur progéniture à cette activité et ce, peu importe le sexe de cette dernière. « Normalement, on a au moins un garçon par année dans notre équipe » m’explique Claude, entraîneur et administrateur de la Fédération Sportive Nawatobi Québec. L’invitation est lancée!

Peut-on se prendre la corde en plein visage ou se pincer avec celle-ci? Oui, ça arrive. Ce sont les risques du métier (j’y ai goûté une fois, à cette expérience qui chauffe un peu le visage…). Mais en appliquant la bonne technique, ces petites erreurs de parcours se font de plus en plus rares.

J’ai eu beaucoup de plaisir à côtoyer Mélodie (mon héroïne du jour, qui en est à sa 1ere année de pratique), Azur, Joannie, Juliette, Annabelle C, Annabelle S, Marilou, Alyssia et les 4 coachs sur place : Claude, Yvonne, Pierrette et Louise. J’ai constaté amour et dévotion dans ce gymnase. Merci à vous, de faire en sorte que le sport règne encore et encore dans l’esprit d’une si belle jeunesse!

Valérie-Énergie!

Le nawatobi, c’est :

Plusieurs clubs dans différentes villes (consultez la liste ici)

Un sport accessible à tous;

Une discipline complexe mais très stimulante;

Des compétitions riches en émotions;

Une activité qui mérite d’être essayée, pour être inévitablement adoptée!

 

Pour tous les détails : www.nawatobiquebec.com